"Un gigot d’agneau et un enfant de six-sept ans. A point. Et ce sera tout, j’suis un peu ballonné."
- Sébastien Chabal
Bam !
L’Afrique hurle.
Bam !
Elle implore qu’on l’achève.
Bam !
Elle crie sa haine.
Bam !
Sa haine du mal qu’on lui a fait et qu’elle s’est fait à elle-même.
Bam !
"Arrosez-moi de sang, de merde, de pisse, de vomi et de sperme" lance-t-elle.
Bam !
A ce Dieu qui l’a tant aimée et tant châtiée.
Bam !
L’Afrique hurle.
Bam !
Et la salle applaudit. Certains se lèvent. C’est ce qu’on fait dans ce genre d’occasion. Mais l’esprit est ailleurs, ou plutôt, il est resté dedans. On applaudit par réflexe. On applaudit pour ne pas vomir, pour ne pas pleurer, pour ne pas crier. On applaudit la prestation, forcément, démente. Mais le spectacle n’est pas fini. Malheureusement. Il continue de tournoyer dans nos têtes. On est tous un peu ivres, chancelants. Quand les applaudissements cessent, les corps sortent en file indienne. Mais l’esprit est ailleurs. Il est resté dedans. La salle recrache les corps tels qu’elle les avaient ingérés. On ne peut pas en dire autant des esprits. Chamboulés, torturés, violés. Sûrement pas plus légers.
Les "Bam !", c’étaient les coups de mortiers frappés par Dorcy Rugumba. Dorcy Rugumba, c’est un rescapé du Rwanda, et l’auteur de la pièce. La pièce, c’est Bloody Niggers !. Bloody Niggers !, c’est au-delà des adjectifs qualitatifs, c’est juste essentiel.
Je n’en dis pas plus. C’est aux trois interprètes de Bloody Niggers ! de vous en parler.
WAAMOS !
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Quelques liens, ici et là, et là aussi (le dossier de presse), pour en savoir plus. Si vous le pouvez, courez-y. S’il-vous-plaît.
WAAMOS !
Comme si, si t’avais la haine
C’était marqué dans tes gênes
Comme si une empreinte digitale
Leur parlait de ta ville natale
Comme si, en regardant tes dents
On devinait ton comportement
Comme si, en matant ta pisse
On pouvait deviner tes vices
Mais pour peu qu’ils inspectent ta merde
Ils verront que leur reflet dans le miroir
Et comme tant d’autres ils te perdent
Au fin fond d’un vieux tiroir
Pour eux, tu vaux pas mieux
Que le contenu de leur corbeille
Et si tu restes chez toi
Et si tu les emmerdes pas
Eux, dans leurs pieux
Ils dorment sur leurs deux oreilles
Allez, t’en fais pas, frérot
Ils cherchent au mauvais endroit
Parce qu’ils n’ont pas en haut
Ce que tu utilises, toi
Ca fait longtemps dans ces bureaux
Qu’on a pas vu traîner un cerveau
Et même si ça te dégoûte
Sache, pour t’ôter un doute
Que rien ne sert de dormir sur ses deux oreilles
Si on n’a rien entre qui servira au réveil…
WAAMOS
Parce que Yorick est le seul survivant d’un fléau inexplicable (épidémie, malédiction, attaque terroriste ?) qui, en une heure, tue tous les porteurs du chromosome Y sur la planète. Tous les hommes. Tous les mâles. Tous. Sauf Yorick, et son singe.
C’est là toute la question que pose Y : The Last Man, le comic-book de Brian K. Vaughan et Pia Guerra. Pourquoi diable Yorick et son singe ont-ils réchappé au fléau ? C’est ce qu’ils vont tenter de découvrir, aidé par une agente ultra-secrète chargée de le protéger et une scientifique spécialisée dans le clonage.
Tout seul dans un monde peuplé uniquement de bonnes femmes. Pour beaucoup, ce serait le bonheur. Le pitch idéal du film porno idéal. Mais non, premièrement Yorick reste caché, parce que nombre de femmes qu’il croise sur sa route préféreraient le voir mort que tout nu tout fier. Ensuite parce que le monde régi par les femmes est loin d’être idyllique : la planète est sans dessus-dessous et une troupe de lesbiennes folles furieuses, les Amazones, font régner la terreur dans toute l’Amérique.
Pourquoi il baise pas ?...
Eh ouais, pourquoi il couche pas, ce con ?! Parce que Yorick n’a qu’une idée en tête : retrouver sa petite copine, Beth, paumée à l’autre bout de la planète, et qu’il s’était promis d’épouser peu avant que le fléau surgisse. Et Yorick est un grand romantique, fidèle et tout et tout… Quoique…
Pourquoi il faut le lire ?...
Un : Vaughan est, de l’avis de ses pairs, un des meilleurs scénaristes de comics actuels. Outre Y, il a aussi créé Ex Machina, l’histoire d’un super-héros devenu politicien, et Runaways, la cavale de jeunes aux super-pouvoirs qui découvrent que leurs parents sont des super-vilains. (Super.) De plus, il a rejoint la team de Lost, la série la plus intelligente du moment, dont il a déjà signé un épisode à la fin de la saison 3. Deux : Y est indéniablement la meilleure idée des dix dernières années et pas seulement. La série torpille les clichés ("ah, si le monde était dirigé par des femmes, le monde irait mieux !" > niet !), assène les dialogues vifs et acérés (la marque de fabrique de Vaughan) et est intelligemment ultra-référencé (il faut une licence en littérature anglo-saxonne pour comprendre certaines piques).
Pourquoi vous allez le lire ?...
Parce que je vous garantis (promis-juré-craché) qu’en à peine deux pages, vous serez déjà fans : le premier épisode fonctionne comme un compte à rebours haletant avant le fléau et nous plonge directement dans l’univers de la série. Et si j’vous dit qu’c’est génial, merde !
WAAMOS !
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Y : le Dernier Homme – écrit par Brian K. Vaughan et dessiné par Pia Guerra – en albums chez Panini Comics
Tu ne me connais sûrement pas, mais je t’écris cette lettre pour te déclarer ma flamme ! Notre première rencontre s’est faite par écran interposé. C’était Bowling for Columbine. Je suis sorti de la séance avec encore la marque de la grosse baffe que tu venais de m’infliger, avec ton petit sourire en coin. C’est tout toi ça : le petit gros qui paye pas de mine, mais qui t’attend à la sortie de l’école avec le visage enjoué et l’œil brillant pour t’en foutre une alors que t’as rien demandé. Et ce film m’a fait cet effet. Et les films comme ça sont rares. Il y a peut-être Requiem for a Dream aussi, et quelques autres. Ces films dont les deux heures de durée te remuent comme un tambour de lave-linge en mode essorage. Et quand tu sors, quelque chose a changé, quelque chose a été cassé. Personnellement, si je voulais caractériser ce que m’a fait Bowling…, je dirais qu’il a troqué mon ancienne paire d’yeux contre des nouveaux, plus acérés, plus perçants, mais un peu plus désabusés aussi. C’est rare qu’un film continue de te remuer des années après l’avoir vu. Les tiens sont de ceux-là. La séquence des caméras de surveillance, sur fond d’appels d’urgence paniqués, où on voit ces deux abrutis tirer dans le tas comme dans un shoot-‘em-up est une des plus poignantes que j’ai pu voir sur un écran de cinéma. C’était horrible parce que c’était du cinéma, c’était beau parce que c’était vrai. Ou le contraire. Ca a duré trois minutes. Trois minutes qui m’ont semblé une seconde et une éternité. Le monde était là, en face de moi. Et j’avais peur de ce dont il était capable. Et j’étais rassuré que quelqu’un me le montre.
Tu ne me connais sûrement pas, mais je dois avouer que je connais tout de toi. Parce qu’après la claque Bowling…, mes yeux tout neufs en redemandaient, ils voulaient revoir ça, ils avaient soif. Mais pas cette soif morbide de regarder les infos telles qu’on nous les montrent, avec ce recul clinique malsain : la soif de savoir, de ressentir, de voir le monde. Tel qu’il est. Alors, bien sûr, tes détracteurs, de plus en plus nombreux, te reprochent ce qui justement, est à porter à ton crédit : tu n’es pas impartial, tu n’as pas la moindre once d’objectivité, tu manipules, tu transformes, tu mens, tu exagères. Oui, et c’est ce qui rend ton travail aussi unique et essentiel. On s’en fout que tu ne fasses pas de vrais docs, d’ailleurs, tu n’es pas documentariste, même pas journaliste, tu es pamphlétaire. Tu nous donnes à manger des caricatures, tu en es une toi-même. Tu fais du cinéma, pas du documentaire. Et c’est pour un film de cinéma, et non un doc, que tu as reçu la Palme. Tu fais des films où un humain parle à d’autres humains, pas un énième doc impartial qui ne montre rien et ne dit rien à personne. Tes films font réagir, ils sont drôles et ils sont tristes, ils sont imparfaits, comme la vie. Et c’est la vie que tu nous donnes à voir.
Tu ne me connais sûrement pas, mais on s’est déjà croisé deux fois sur la Croisette. La première à la sortie de l’unique séance de Fahrenheit 9/11. Je errais un peu tourneboulé par ce que je venais de voir, mes mains encore engourdies des quinze minutes de standing-ovation. Et je me retourne, et tu étais là, dans ta voiture. J’ai reconnu ta bouille de pingouin derrière la vitre teintée. Et je t’ai dit la première chose qui me venait à l’esprit, et probablement la seule que je voulais vraiment te dire : "Thank you !". Tu m’as souri, et la voiture a redémarré. Notre deuxième rencontre, c’était cette année, le jour de la première de Sicko au Festival. Devant la mairie, dans des costards aux quatre vents, on allait rejoindre un bus. Il était une heure du matin, et on t’a croisé, toi, ta femme, et deux-trois gardes du corps. Là, je n’ai rien dit. Non pas que Sicko ait été une bouse, au contraire : mais l’air de rien, sans la vitre teintée entre nous, j’étais impressionné. Ouais, comme un gamin. Alors j’ai dû faire coucou de la main, comme à un vieux pote, et je suis allé sauter dans un bus.
Tu ne me connais sûrement pas, et au fond, on s’en fout, mais je voulais te dire merci pour ma nouvelle paire d’yeux. Grâce à elle, mon cerveau marche mieux…
WAAMOS !
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Sinon, Sicko est en salles, et il est sacrément bien ! Le passage en France est hilarant (quand on le prend au second degré, et c’est le but !). Courez-y ! Les autres films de Moore sont disponibles en dvd, ses livres en librairies, et son site sur la toile (c’est bien foutu, non ?) : http://www.michaelmoore.com/.
( 1 ) Qu’ont pu dire vos parents à votre naissance ?
£ "Oh, t’as vu, il nous montre son majeur, comme c’est mignon !"
# "On peut déjà lui donner de la bière, non ?..."
+ "Ca fait quand même six jours qu’il pleure sans arrêt, docteur !"
( 2 ) Dans la cour de récré, vous étiez plutôt…
# … la bouboule avec qui personne ne voulait jamais jouer.
£ … la balance qui allait toujours incriminer Mohammed ou Sahid, alors qu’ils n’avaient rien faits.
( 3 ) A l’adolescence, vous étiez dans quel clan ?
+ Cheveux rasés pour économiser le coiffeur afin de pouvoir acheter une nouvelle paire de rangers assorties à votre veste en cuir noir inspiration Gestapo. Le parfait facho !
£ Un peu punk, mais juste parce que c’est mode et que ça fait rebelle. Et les filles préfèrent les rebelles, c’est bien connu…
£ Vous avez changé cinquante fois d’orientation, c’est tellement bien quand c’est papa et maman qui payent tout pour vous…
# Vous vous êtes arrêté au brevet après la troisième tentative, après, de toute façon, c’est pour les intellos, les putes et les pédés !
# Celui qui apporte les bières, parce que Jean-Mi’ s’occupe des chips, Bébert des pizzas et c’est chez Jackie qu’on va mater le match parce qu’il a acheté un plasma tombé du camion.
£ Celui qu’il ne faut jamais placer en face de la copine en pleine dépression au risque de la pousser au suicide entre le fromage et le dessert.
+ Celui reste assis à louer les nouvelles réformes de l’UMP pendant que les femmes s’affairent en cuisine.
+ "Bon, ben il te reste plus qu’à me sucer un p’tit coup…"
# "Rrrrooofffff-chhhuuuuuu, rrrrooofffff-chhhuuuuuu, rrrrooofffff-chhhuuuuuu…"
# Vous faites de la spéléo avec l’index dans votre nez, persuadé que personne ne vous voit.
£ Vous roulez à 10 dans les zones 30 quand personne ne peut vous doubler parce que ça vous fait marrer.
# Le Paradis, espérons.
+ Des champs entiers de pétasses dociles, c’est sûr !
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Vous avez une majorité de #
VOUS ETES UN(E) GROS(SE) CON(NE)
Vous êtes con mais vous n’y pouvez rien ! Vous tenez ça de vos parents, de votre entourage, de votre éducation, bref, c’est pas ta faute ! Vous m’aimez personne et ils vous le rendent bien. Vous êtes ce que ces connards de gauchos ont appelé un beauf et ce que ces sales jeunes ont nommé un "ziva, bouffon". Vous n’êtes plus récupérable, mes condoléances, un gros con, on le reste toute sa vie, parce c’est inscrit dans votre code génétique. Alors, puisqu’à votre échelle, vous n’êtes définitivement plus sauvable, pitié, essayez au moins de ne pas avoir de gosses ! (Merci pour eux… et pour nous.)
Vous avez une majorité de +
VOUS ETES UN(E) SALE CON(NE)
VOUS ETES UN(E) PETIT(E) CON(NE)
Dexter, c’est la petite voix au fond de nous qui se dit "Il mériterait de mourir celui-là". Et si Dexter franchit la ligne rouge que la société nous interdit de traverser, c’est parce qu’il n’est pas humain. Dexter n’est pas un homme, c’est un concept. Aussi passe-t-il le plus clair de son temps à mimer le comportement humain, avec sa sœur, sa petite amie, ses collègues, à tenter du mieux qu’il peut de ressembler à ce qu’il n’est pas : un être doué de sentiments. Et pourtant… L’arrivée dans sa vie du Ice-Truck Killer (le Tueur de Glace chez nous), serial-killer qui vide des prostituées de leur sang avant de les découper et d’en congeler les abats, va bouleverser son petit univers et le mettre face à lui-même, ou plutôt lui révéler l’existence d’un lui-même.
Oui, parce que ce qui aurait pu paraître à prime abord une diatribe pro-peine de mort assez discutable n’en a ni le goût ni l’odeur en cela que le série est plus intelligente que ça. Elle ne pose jamais la question du bien et du mal (7 à la Maison s’en occupe pour elle) et interroge sur la complexité de la nature humaine, de la société qui le façonne, sur leurs limites réciproques et surtout sur le moment où l’impuissance de l’un force l’autre à prendre la relève. En gros : qu’est-ce que l’individu peut faire que le groupe ne peut pas (moralement, légalement, physiquement) et vice-versa. Alors, oui, comme ça, ça paraît prise de tête comme tout, mais tout comme Dexter paraît être le gendre idéal.
En fait, la série est à ce point magnifique qu’elle parvient à disséminer ces réflexions derrière une forme qui a plusieurs fois chez moi provoqué des inondations de sous-vêtements ! Premières gouttes de joie d’urines : la musique, de Daniel Licht et Rolfe Kent, tout dans la retenue et l’angoisse pernicieuse, couplée à des morceaux de musique cubaine (Miami oblige) qui viennent contrebalancer avec l’horreur de certaines scènes. Car le ton de la série est pour beaucoup dans son originalité. En témoigne la scène où, avant de mettre à mort un couple de passeurs criminels, Dexter, curieux, les interroge sur la recette miracle du couple qui marche. Ensuite, visuellement, ça fait plaisir à la rétine : tout est léché, surtout les quelques scènes gores, crispantes bien comme il faut (la chambre d’hôtel tapissée de sang !!!). Et après, bon, tout est parfait, aussi bien le rythme, qui ne flanche jamais, que la distribution, excellente.
Et puis il y a Michael C. Hall. Décidément de tous les chefs-d’œuvre télévisuels (c’était lui le génial frère pédé refoulé de Six Feet Under -voir article plus tôt dans le blog-), il campe Dexter Morgan avec un brio époustouflant. Et je m’indigne ici : c’est une honte innommable qu’il n’ait pas été nominé aux Emmy Awards, récompense qui lui revient de droit de l’avis général. Hall est une évidence pour le rôle, tant il joue juste sans jamais pencher dans la caricature, à savoir : soit le psychopathe au regard de psychopathe qui se comporte comme un psychopathe, soit le pauvre gamin traumatisé par une expérience atroce dans sa petite enfance (quoique... et encore, ce n’est pas aussi simple que ça, et c’est d’ailleurs tout le sujet du dernier épisode de la saison). Il joue Dexter comme si c’était le gentil voisin qu’on invite souvent à boire un verre et on devient son complice amoral car volontaire à travers les petits regards caméra qui closent régulièrement les épisodes. D’ailleurs, Dexter est à bien des égards le petit frère contemporain du Norman Bates de Psychose ou du Mark Lewis de Peeping Tom (très grand film génial de Michael Powell, inconnu de tous sauf de Martin Scorcese, ce qui n’est pas rien). Comme eux, Dexter n’est pas juste un malade décérébré qui s’est mis à jouer avec un couteau, il est n’importe lequel d’entre nous si toutes les conditions avaient été réunies pour qu’on devienne un meurtrier pleinement conscient de ses actes. Il est ce qui se terre en chacun de nous, ce qui nous effraye en nous, et le plus remarquable avec la série c’est que cette part d’ombre finit par nous être sympathique. En témoigne la dernière scène de la première saison, synthèse festive de toutes les problématiques de la saison.
En gros, regardez Dexter, par le biais que vous voudrez, légal ou pas, tout le monde s’accorde à dire que c’est la meilleure série de l’année. Pour finir de vous convaincre, vous pouvez aller mater quelques teasers de la saison un (>ici<> ici<) ou celui de la saison deux (> ici<).
WAAMOS !
Les mois avant la date fatidique furent rudes. Les Cinq passaient aux oubliettes tandis Ségolène prit la mauvaise décision de combattre le comte S. avec ses propres armes. Cependant, moins habile que lui, elle n’arrivait pas à prendre le dessus. D’autant que la Droite faisait bloc et que le camp de Ségolène, sentant la défaite arriver, se désolidarisait de plus en plus. La bataille semblait perdue d’avance. D’autant qu’un dissident issu de la Droite, au pseudonyme mystérieux de Big Ears (Grandes Oreilles), ralliait de nombreux "Gauchistes". Finalement, au terme d’un combat pour lequel elle n’était pas à la hauteur, Ségolène perdit, et toute la Gauche avec elle. La Droite et le comte S., soutenus par une part importante de la population, savouraient leur victoire ! Non seulement, ils avaient repris le pouvoir, mais cela ne s’arrêtait pas là pour eux…
En effet, quelques mois plus tard venaient les législatives, qui leur permettraient d’obtenir un contrôle absolu sur tout le pays ! Et leur plan avait fonctionné : la Gauche était en miettes, trop occupée à panser ses plaies et à soigner ses rescapés pour trouver la force nécessaire à se battre. D’autant que, Ségolène vaincue, les luttes pour le pouvoir au sein du PS reprirent de plus belle, achevant de détruire ce qui restait de leur mouvement. Les Cinq, de leur côté, restaient muets. Et la défaite eut lieu, cinglante ! La Droite jubilait, cela ne leur avait pas coûté tant d’efforts : il leur avait juste fallu contaminer certains membres de la Gauche pour que celle-ci implose. Et ce fut le cas. Quelques gauchistes tentaient encore vainement de résister, mais leur pathétisme les rendaient juste risibles aux yeux de la population. De plus, l’enrôlement d’anciens Gauchistes au sein de la Droite finit de les couvrir de ridicule. Et la Gauche s’arrêta…
Ca fait peur comme histoire, hein ? Surtout qu’on est pas dans une superproduction estivale : ici, les gentils ne gagnent pas à la fin ! Parce que dans ces films, les gentils sont courageux et altruistes, alors que dans la vraie vie, ils sont aussi lâches et opportunistes que le camp adverse ! Car, contrairement à ce que j’ai écrit plus haut pour faire plus S-F, la droite n’est pas responsable de la défaite de la gauche. La gauche a merdé, lamentablement, en troquant le débat d’idées qu’est ordinairement une campagne présidentielle contre une espèce de guerre de communication digne d’un "qui c’est qui a la plus grosse ?" sous les douches d’un vestiaire d’EPS. Et le pire, dans toute cette histoire, c’est que cette, comment dire, mise en veille de la gauche, quelle que soit notre opinion politique, c’est le début de la fin du pluralisme, donc de l’opposition, donc de la démocratie, et ça, c’est d’autant plus préoccupant, et on peut même pas blâmer la droite pour ça ! A bon entendeur…
WAAMOS !
(J’espère que j’vous ai pas plombé l’ambiance. Promis, le prochain article sera rigolo. Enfin, si vous êtes pas trop regardant niveau humour !)
Tout commence dans un pays dévasté. Comme toujours. Un pays un peu trop sûr de lui où plus personne ne juge bon de hausser le ton, de critiquer, de s’opposer. Un pays soumis. Pire, un pays qui s’est soumis sans même qu’on l’y force. Un pays qui avait renoncé, en quelque sorte, et qui avait abandonné le pouvoir à la Droite. Vu qu’on caricature (?), nous dirons que la Droite était une organisation malfaisante composée d’hommes riches et influents, n’ayant pour seule ambition d’augmenter encore un peu plus leur richesse et leur influence. Et pour cela, ils tentaient par tous les moyens qu’on avait mis à leur disposition d’acculer le peuple dans l’ignorance et la pauvreté ! Mais c’est immonde me direz-vous, chers lecteurs ! Oui, ça l’est, surtout que le camp d’en face, la Gauche, était bien mal en point : la faction la plus importante, appelée le PS, avait été en grande partie contaminée par la Droite et ses membres se livraient entre eux une guerre sans retenue pour conquérir le pouvoir !
Il ne restait tout au plus à Gauche que quelques farouches résistants, les Cinq, obligés de se cacher dans l’ombre et de rester clandestins. Il y avait parmi eux des gens du peuple (comme dans tout bon film catastrophe, c’est le voisin sympa qui sauve le monde) : un jeune facteur idéaliste, un fermier moustachu moult fois condamné pour ses actes, une vieille ouvrière syndicaliste, une ex-hippie écologiste et une petite dame à lunettes au nom de mobilier de cuisine. Il ne restait plus qu’eux cinq et une poignée de civils pour tenir tête à la Droite. Et leurs forces s’amenuisaient de jour en jour…
Et vint alors la plus grande menace qu’ils aient eu à affronter : le comte S. Il était membre de la Droite depuis sa naissance, et sa petite taille était inversement proportionnelle à sa soif de pouvoir. Voyant les élections présidentielles arriver, il lança son offensive médiatique trois ans à l’avance, s’assurant ainsi un net avantage sur ses concurrents. Eux, au contraire, ne prévoyaient rien, préférant gesticuler dans le vide ou se révolter à voix basse. Au PS, ils en étaient même arriver à se battre entre eux pour désigner qui serait chargé de contrer la Droite et le comte S. Finalement, au terme de luttes fratricides dévastatrices pour leur camp, il choisirent par défaut une jeune ingénue, Ségolène, dont la candeur naturelle devait (du moins c’était leur plan) révéler au grand jour la fourberie du comte S. Seulement voilà, Ségolène se montra être tout aussi ambitieuse que son adversaire et se rapprocha dangereusement des idées de la Droite. Les Cinq, affligés par ce constat, auraient pu s’allier pour combattre, mais, comble du malheur, des différends puérils les poussèrent à se scinder, et l’union qui faisait leur force disparue, ils ne pouvaient faire le poids face à l’ennemi. La Gauche, qui n’avançait déjà pas très vite, ralentissait de plus en plus… et pile au mauvais moment !
(ouh, quel suspense ! - suite et fin dans la deuxième partie)
Alors la grande question est : pourquoi était-il parti ? Eh bien je vous propose plusieurs hypothèses, et vous pourrez me dire dans les "bafouilles" (commentaires en québécois) laquelle vous semble la plus vraisemblable ou bien encore me proposer la vôtre !
1e hypothèse : ixios a été arrêté par la Police du Bon Goût de la principauté de Monaco pour s’être baladé en plein rue avec des baskets Complices, un t-shirt Fido Dido jaune fluo, un short en jeans, plus un bandana Pirates des Caraïbes sur des cheveux arborant une coupe mulet. Il a été emprisonné 16 mois et interrogé quotidiennement à cause de forts soupçons d’appartenance à un groupuscule de terrorisme vestimentaire. Il a été relâché il y deux semaines grâce à l’action de l’association allemande des porteurs de coupe mulet.
2e hypothèse : ixios s’était lancé comme défi de remonter le Titicaca à la nage pour défendre une obscure cause écologiste. Mais, remarquant à mi-parcours qu’il exerçait une sublime brasse dans ce qui n’était qu’une rivière slovène où tout le monde faisait pipi-caca et se disant bien, aussi, que le Titicaca ne se trouvait pas en Basse-Carniole (en plus d’être un lac), il abandonna devant les rires hilares des habitants blagueurs. Malheureusement, il avait eu le temps de contracter une soixantaine d’infections, dont 7 qui n’étaient répertoriées dans aucun ouvrage médiacal, et passa 11 longs mois dans un hôpital de Ljubljana, où il fut surnommé "Brozkov", ce qui signifie "le Merdeux" en slovène.
3e hypothèse : ixios s’est exilé de longs mois dans une grotte de l’île de Skye, en Ecosse, afin de tenter une expérience spirituelle de repli sur soi-même qui consisterait à immerger son cerveau à l’intérieur de lui-même pour voir l’anti-matière dont notre être subconscient est composé. Cependant, il serra les paupières si fort afin de se concentrer qu’il fut victime d’un accident vasculaire cérébral qui le laissa inanimé les sept mois de son hibernation, jusqu’à ce que le sorcier vaudou en kilt qui l’avait initié à cette expérience le retrouve et lui fit couler trois litres de whisky pure malt dans les oreilles afin de le ramener à la vie.
WAAMOS !
Donc, dans cette idée, où parler de lui, même en mal, revient à lui faire de la pub, j'ai décidé de ne plus ni en parler, ni même y penser, et encore moins envisager la possibilité d'éventuellement y accorder un quelconque intérêt... Pourquoi Marilyn Manson est plus connu que Frank Mickael ? Parce le second a moins de détracteurs ! Moins on critique quelqu'un, moins il existe...
WAAMOS !
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Article originellement posté le jeudi 07 septembre 2006 à 14:06 sur le précédent blog d'ixios.
Israël, bloquée dans son cercle vicieux de "tu m'attaques-je t'attaque-tu m'attaques-je t'attaque", aveuglée par un fondamentalisme religieux tout aussi fort et meurtrier que celui qui anime le Hezbollah, inverse les causes et les conséquences pour légitimer sa soif de sang ! En effet, ce n'est pas en bombardant les Arabes qu'on les dissuadera de se faire sauter à Tel-Aviv, mais c'est leur foutant la paix qu'ils feront de même !
Allez dire ça au gouvernement israélien ! Niet, qu'ils vous répondront, et ils se cacheront encore derrière l'excuse qu'il utilise tacitement depuis le début du conflit avec la Palestine : "vous savez, on est les pauvres petits juifs survivants de la Shoah !" Voilà leur excuse ! Sauf que : de vrais survivants de la Shoah en Israël, il doit en rester une centaine tout au plus, et c'est pas parce que les nazis ont persécuté les juifs y a 50 ans que ça leur donne le droit de bombarder un pays tout entier sous prétexte qu'un petit nombre fout la zone ! Surtout qu'ils se retrouvent en situation de supériorité militaire ! C'est dégueulasse ! C'est salir la mémoire de tous ceux qui sont morts dans les camps de sous-entendre tuer des gens en leur nom, de les défendre post-mortem !
Et le pire, c'est que ces fondamentalistes belliqueux au pouvoir en Israël savent parfaitement ce qu'ils font : ils ne détruisent pas leurs ennemis, ils s'en créent ! Pour pouvoir nous ressortir le couplet du pauvre petit juif persécuté pour cacher ce qui n'est que du racisme primaire ! C'est vrai, l'histoire l'a prouvé, les juifs ont toujours été un peuple persécuté... et peut-être que maintenant qu'ils avaient enfin la paix, ils étaient pas habitués... C'est bien triste !
WAAMOS !
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Article originellement posté le jeudi 10 août 2006 à 18:39 sur le précédent blog d'ixios.
WAAMOS !
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Article originellement posté le jeudi 10 août 2006 à 18:02 sur le précédent blog d'ixios.
Je sais, vous allez me ranger parmi ces "sales paranos complotistes qui croient que Ben Laden est un agent de la CIA" (ce qui n'est pas faux...) ! Mais non, ce qui je dis est tout à fait censé, regardez...
Ca a commencé avec le Rainbow Warrior : on laisse un membre de Greenpeace (en fait un martyr bien sûr) être éliminé pour la cause par le méchant gouvernement français qui pollue, afin de rallier une opinion peu habituée à la propagande écolo !
Ca continue avec le Charles-de-Gaulle, notre inutile fierté nationale, qui aurait dû être une machine de guerre style Star Wars et qui s'est retrouvé transformé, après de multiples sabotages passés sous silence des activistes écolos, en pédalo nucléaire !
Et les diffusions de plus en plus régulières de Ushuaïa ! Et José Bové qui devient le Jésus écolo, emprisonné et crucifié par les méchants pollueurs alliés d'un Ronald MacDonald violé psychologiquement ! Et les centres-villes qui discriminent les pauvres voitures au détriment de ses salopards de vélos ! Et la sécurité routière qui fait tout pour nous ôter de la tête l'idée même de conduire une voiture ! Et le protocole de Kyoto ? Seul le valeureux Bush a su résister ! Béni soit-il !
Leur dernière arme, ultime étape de leur sournoise montée au pouvoir ? Rendre quasi-impossible l'obtention du permis de conduire ! Pendant plusieurs années, leurs agents se sont employés à durcir et durcir et durcir le code de la route, jusqu'à plonger allègrement dans le ridicule, et à augmenter de manière exponentielle les causes de recalage ! Avant, il fallait percuter un platane de plein fouet pour devoir le repasser, aujourd'hui, il suffit de caler (non, c'est pas du vécu), conduire en dessous de la limitation de vitesse ( !!), de rogner la distance de sécurité de quelques centimètres (ça non plus), ou tout autre motif absurdissime pour devoir attendre minimum quatre mois pour le retenter ! Donc : obligation de reprendre des heures de conduite hors de prix, et de repayer une inscription tout aussi exorbitante ! Sans parler des quotas fixés officieusement (deux candidats sur cinq peuvent l'avoir, pas plus) et des postes d'inspecteurs qui fondent comme un sorbet ananas-mangue sous une lampe UV ! Résultat : impossible d'avoir son permis, à moins d'être extrêmement chanceux, de faire partie des dix plus grosses fortunes d'Europe, ou d'avoir 67 ans !
Ils nous ont eus ces salauds d'écolos ! Et il est peut-être déjà trop tard ! Il faut se battre, mes frères ! Pour préserver notre liberté de pouvoir pourrir la couche d'ozone avec nos gros 4x4 diesel, de prendre la bagnole même pour faire 10 mètres, en mettant la clim même en hiver ! A mort les vélos ! Défendons notre liberté d'être cons, merde !
WAAMOS !
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Article originellement posté le vendredi 07 juillet 2006 à 21:12 sur le précédent blog d'ixios.
La dernière petite trouvaille nous vient de la chaîne FX, dérivé de Fox (pourtant soutien de Bush et de sa politique, mais qui diffuse l'excellent The Shield) et s'appelle Over There. Over There, c'est une série sur une unité de bleus qui débarque en Irak, au milieu du conflit et qui découvre sans réellement le vouloir l'horreur et la stupidité de la guerre, qui, aux USA, est retranscrite comme un jeu vidéo. Une série au réalisme brut et violent. Une série pas conne et tout en finesse. Une bonne série, quoi. Mais au sujet trop brûlant et trop dérangeant pour tenir la distance sur la Fox : elle a été annulée au bout de 13 épisodes.
Ca passe sur Canal+ depuis mi-mai et ça risque probablement de sortir en DVD un de ces jours !
WAAMOS !
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Quelques extraits vidéos en VO d'Over There sur http://www.tv.com/over-there/show/16443/videos.html.
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Article originellement posté le jeudi 18 mai 2006 à 19:03 sur le précédent blog d'ixios.
Le but inavoué de l'immigration choisie : choisir des immigrés qui nous fassent pas chier (comprendre bien dociles) et qui nous servent réellement ! A l'époque, on regardait les dents des esclaves, comme les chevaux, pour juger de leur bonne santé, si ça peut donner des idées... Voilà, l'immigration choisie n'est ni plus ni moins que du racisme primaire, c'est-à-dire que NOUS, grands blancs sages, choisissons les pauvres petits sauvages basanés qui voient en la France le paradis sur terre où tous veulent habiter. J'adore ce pays ! Et dire que l'autre censuré va sûrement être notre prochain président... Avec un programme synonyme de ceux de Le Pen et De Villiers... Non, j'adore ce pays ! (re-attention : re-ironie)
WAAMOS !
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Article originellement posté le jeudi 18 mai 2006 à 17:58 sur le précédent blog d'ixios.
Citons pêle-mêle The Shield, Desperate Housewives, Everwood, Lost, les 4400, Alias, 24 heures chrono, les Sopranos et tant d'autres petits bijoux d'inventivité et d'audaces. Mais parmi ces bijoux, il y a une perle rare. Et elle a pour nom Six Feet Under...
Six Feet Under, c'est l'histoire d'une famille pas comme les autres, les Fisher. Six Feet Under, c'est la vie quotidienne de gens qui vivent quotidiennement en bons voisins avec la Mort. Six Feet Under, c'est les joies et les peines de cette famille de croque-morts. Six Feet Under, c'est une série sur le plus grand tabou de la race humaine, la M/mort (avec un petit ou un grand M). Six Feet Under, ça commence avec la mort du père, le jour de Noël dans un accident de voiture. Six Feet Under, c'est Nate, le grand frère de Seattle, qui se dit qu'il ne va pas rester longtemps et bientôt s'échapper à nouveau loin de cette famille déprimante qui est la sienne. Mais qui restera. Six Feet Under, c'est Ruth, la mère déprimée, qui noie le chagrin de la perte de son mari dans ses tâches ménagères mornes et répétitives. Et qui essaye de reprendre goût à une vie qui lui a pris l'homme qu'elle aimait. Six Feet Under, c'est David, le petit frère homosexuel refoulé, qui n'arrive pas à s'assumer. Et qui cherche la réponse à l'église. Six Feet Under, c'est Claire, la sœur ado mal dans sa peau et dans sa tête, un peu artiste et très dépressive. Mais qui se soigne. Six Feet Under, c'est Rico, le thanatopracteur, qui redonne aux défunts leurs couleurs d'avant le trépas. Et qui accepte mal de n'être qu'un simple employé. Six Feet Under, c'est Brenda, la petite amie de Nate, complètement barrée et psychologiquement aussi atteinte que son frère psychotique. Six Feet Under, c'est ces personnages et tant d'autres, avec qui on reste un moment ou qui ne font que passer et qui cherchent tous leur place dans une vie qu'il ne choisissent pas. Six Feet Under, c'est tous ces "clients" dont la mort est souvent tout aussi absurde que la vie. Six Feet Under, c'est une série qui vous parle de la mort, mais en fait de la vie. Six Feet Under, c'est génial. Six Feet Under, c'est cinq saisons merveilleuses, toutes disponibles en DVD (ou sur E-mule)...
Que la mort est belle quand on la compare à la vie. Ou le contraire...
WAAMOS !
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Quelques vidéos des sublimes teasers qui ont été faits spécialement pour promouvoir la série sur http://www.sixfeetunder-france.com/multimedia/videos/index.php.
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Article originellement posté le samedi 15 avril 2006 à 19:10 sur le précédent blog d'ixios.
Déjà, bon nombre d'UFR (Unités de Formation et de Recherche) sont en grève contre le CPE et plus largement contre cette loi immonde sur l'égalité des chances (beurk, rien que le nom est gerbant), mais neuf UFR à ce jour se sont mises en grève il y a un mois pour protester contre le manque de moyens évident qu'elles subissent. Au départ, seule l'UFR Arts s'était mise en grève, sur initiative des profs, ce qui est compréhensible, puisqu'ils venaient d'apprendre que certaines heures qu'ils ont effectué ou allaient effectuer ne leur seraient tout bonnement pas payées. D'où leur décision de se mettre en grève (qui n'en est pas réellement une, puisqu'au fond, ils ne font que ne pas effectuer des heures qui ne leur seraient de toute façon pas payées). Mais cette démonstration par l'extrême du manque cruel de moyens dans l'UFR Arts a permis de crever le tabou de toutes les autres UFR "non-rentables" : certains profs donnaient déjà des heures de cours bénévolement ! Donc, bonjour, on est en France, à Strasbourg, capitale européenne, dans une fac à vingt minutes à pied d'un Conseil de l'Europe ultra-moderne et flambant neuf et on avait pas assez de sous pour payer des profs ou juste un nouveau projecteur pour la filière cinéma... Y a comme un problème...
A peine quelques jours plus tard, les élèves de l'UFR Arts se mettaient à leur tour en grève, réclamant non pas plus de fric, mais déjà assez de fric pour pouvoir fonctionner correctement. Et ça a été le déclencheur. Boostées par la contestation anti-CPE, d'autres UFR ont rejoint les Arts avec des revendications similaires : les STAPS (sport), les Sciences Historiques, Socio, et maintenant Lettres. (Je crois que j'en oublie, prière de me corriger... au martinet de préférence !) Ce mouvement de grève généralisé commence à s'étendre à d'autres villes en France : deux facs d'Arts à Paris viennent de se mettre en grève pour les mêmes raisons.
Les anti-CPE nous reprochent de protester pour "nos p'tits pinceaux". Peut-être, mais ce sont les étudiants des UFR citées plus haut qui participent aussi activement à la lutte contre la précarité. C'est simple, j'vois les mêmes aux AG anti-CPE et aux AG pour l'augmentation de moyens. Et de toute façon, les deux luttes convergent : lorsque le gouvernement privilégient les facs "rentables" (bizarrement les facs de droit et d'économie ne semblent avoir aucun problème de financement) à d'autres jugées "non-rentables", c'est-à-dire celles qui font réfléchir (arts, histoire, sociologie), il agit comme il l'a fait avec les intermittents ou la recherche, sauf qu'il frappe à la source, alors qu'on est encore ni artistes ni chercheurs. Cette attitude rentre profondément dans la volonté du gouvernement de précariser la société, afin de nous rendre plus dociles et plus rentables. Après tout, que sommes-nous, à part du bétail ?...
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Pour plus de détails sur les revendications et les actions menées par les UFR en grève de Strasbourg, je t'invite à te rendre sur le www.ufr-arts.c.la. (Celui qui me trouve sur les photos gagne un Milky Ways... si ça existe encore !)
WAAMOS !
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Article originellement posté le jeudi 06 avril 2006 à 16:57 sur le précédent blog d'ixios.
ARBORE DES AUTOCOLLANTS ANTI-CPE !
Ca a l'air con comme ça, mais j'en ai deux collés sur ma veste depuis presque deux semaines, et jamais autant de gens que je connaissais pas ne m'ont adressé la parole. La preuve...
Jeudi 23 mars : j'étais dans le train, en train de bouquiner le dernier Charlie Hebdo en date (la une accrocheuse peut être arborée avec fierté afin d'attirer plus), si avec ça, j'avais pas un air de gauchiste... Dès mon entrée dans le wagon, une petite vieille d'une soixante-dizaine d'années me reluquait avec insistance... Lui rappelais-je son petit-fils ou un amant qui l'avait charmée pendant la guerre, fantasmait-elle en nous imaginant dans des situations érotiques avancées ? Je me le suis demandé en rigolant intérieurement pendant tout le trajet Strasbourg-Mulhouse. Passé la gare de Colmar, la dame vint m'aborder :
"Excusez-moi jeune homme, je vois que vous êtes contre le CPE, ça vous dérangerait de venir parler avec moi ?...
- Non, pas du tout, bien sûr !
- Vous voyez, on entend parler du CPE partout, mais on n'explique jamais réellement ce que c'est...
- Ben, en gros, c'est un contrat un peu de merde, si vous me permettez, puisqu'il réduit les droits des travailleurs à presque rien, puisque, entre autres, ils peuvent être virés sans motif...
- Oui, mais si la personne travaille correctement, elle n'a aucune raison d'être licenciée...
- Effectivement, mais si elle refuse de faire des heures sup', si elle tombe enceinte ou si elle tombe malade, ou en cas de harcèlement sexuel de la part du patron, il peut la virer comme il veut !
- Oui, mais un patron ne ferait pas ça, il pense quand même à ses employés...
- Désolé, mais aujourd'hui, un patron ne pense malheureusement qu'à se faire de l'argent, et un maximum de préférence...
- Oh, mais c'est triste ça ! Mais les politiques ne veulent pas ça, ils pensent d'abord au bien-être des gens !
- Ben, ce gouvernement pense plutôt au bien-être des patrons qui les financent...
- Ohlala, c'est vraiment triste ça ! Les gens ont complètement perdu la solidarité ! Plus personne ne se soucie de son voisin ! C'est une belle idée chrétienne, la solidarité !
- Oui, c'est même dans notre slogan national : "fraternité".
- Ah, je crois qu'on arrive à Mulhouse, merci beaucoup d'avoir discuté avec moi, jeune homme.
- Oh, pas de problème, c'était avec plaisir."
Quand j'y repense, qu'est-ce que je suis poli et bien élevé !
Mardi 28 mars : toujours dans le train, j'étais assis, un homme de 35-40 ans, debout dans l'allée à un petit mètre de moi me regarde avec le regard fuyant des gens qui n'osent pas. Je le laisse. Et enfin il ose :
"Vous êtes contre le CPE ?
- Oui.
- C'est bien. Vous savez, le gouvernement se fout vraiment de not' gueule ! - Oh oui, ça je sais !
- J'me souviens, y a une dizaine d'années, c'était contre le CPI, et on avait réussi à le faire retirer !
- Le CPI ?
- Oui, c'était aussi un genre de CPE, y avait juste le nom qui changeait !"
Si quelqu'un se souvient de ce CPI, qu'il laisse un commentaire à ce sujet afin que je meurs moins con, si c'est encore possible...
Jeudi 30 mars : aux caisses de l'UGC cinécité. 18 heures. Deux caisses ouvertes pour une centaine de personnes, vive les économies ! Un homme grossier, dans un costume bleu trop petit, un mouchoir rouge ornant sa poche de veste, derrière moi dans la file, se met à me parler :
"Vous êtes pour le CPE ?
- Contre.
- Oui, contre !"
Et là, il m'a baragouiné un bla-bla à peine audible sur de l'économie de marché couplé avec de la volonté de gouvernement. J'ai fait mine de l'écouter et j'ai continué à attendre. Ensuite, il s'est mis à pester sur la queue qui ne désenflait pas comme tous ces couillons qui ont pris cette habitude de gamins pourris d'avoir ce qu'ils veulent quand ils le veulent, et de préférence le plus vite possible (comme les connards et les connasses qui klaxonnent aux feux parce que la personne de devant a mis trois secondes au lieu de deux à démarrer). Et là, il le sort (attention, c'est culte) : "Vous voyez, si y avait le CPE, toutes les caisses seraient ouvertes !" Là, je m'étouffe à moitié de rire et à moitié d'indignation ! Bien sûr, le CPE est la solution à tout : le chômage, le SIDA, la faim dans le monde, le trou de la sécu et de la couche d'ozone ! Sur ce, je me suis empressé d'acheter ma place et de me carapater !
Vendredi 31 mars : je me rends à la gare. Pour ça, je traverse toujours une rue qui est le fief de quelques clochards fort sympathiques. En voyant mes autocollants, deux d'entre eux me saluent en tendant le poing :
"Ouais, on est avec vous !"
Je crois que c'était tellement beau que j'ai failli chialer. Ces mecs, ces rebuts d'une société qui veut coûte que coûte les oublier comme autant d'erreurs de parcours inavouables, ces mecs qui bouffent à peine et dorment une nuit sur deux dans la rue, ces mecs-là étaient là, avec nous, luttaient avec nous, à leur façon, juste en étant là, comme pour nous dire "on vous oublie pas", alors que ce serait à nous de leur dire ça ! Encore là je faille de pleurer tellement c'est beau.
Alors faisons quelque chose pour eux. Le Plan Grand Froid, qui leur garantit des lits au chaud pour dormir et pas crever la gueule ouverte dans la plus grande indifférence va être stoppé, malgré les protestations des associations qui veulent que ce plan soit modifié et étendu sur toute l'année. En tout, c'est des milliers de places qui vont être annulées et autant d'êtres humains qui vont dormir dans la rue, et peut-être y laisser leur peau.
WAAMOS !
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Article originellement posté le vendredi 31 mars à 21:13 sur le précédent blog d'ixios.
Tic... tic... tic... tic... Et encore un, ou une...
Tic... tic... tic... tic... Allez, un p'tit troisième...
Tic... tic... tic... tic... Bon, on s'en fait un quatrième pour la route !...
Toutes les quatre secondes, quelqu'un meurt de faim dans le monde. C'était juste pour rappeler qu'y avait pas que le CPE, le foot, les bagnoles, les sorties restos et tout dans la vie... Et pis, tout de suite, ça fait relativiser...
WAAMOS !
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Plus d'infos ? Foncez sur actioncontrelafaim.org. Merci pour eux.
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Article originellement posté le vendredi 24 mars 2006 à 00:26 sur le précédent blog d'ixios !
Il y a quelques semaines, des détenus de la prison de Clairvaux (quelque part en France, dans quelle région je sais pas, j'suis nul en géo et de toute façon on s'en fout !) ses détenus donc, ont envoyé une lettre au ministère de la justice (qui ne mérite qu'un "j" minuscule ces temps-ci) pour demander le rétablissement de la peine de mort... pour eux ! Waoh... J'sais pas vous, mais ça me fige... D'autant plus qu'un rapport de la commission européenne des Droits de l'homme (qui lui aussi ne mérite qu'une minuscule) vient de signaler fort justement que nos prisons n'ont rien à envier aux goulags ou à Guantanamo. Bravo le pays des Lumières ! On peut quand même se demander, outre l'insalubrité évidente des cellules de notre bon pays, comment des gens en arrivent à préférer la mort à la vie en prison. Mais ça, on s'en fout : "c'est pas des gens, c'est des criminels !".
Et c'est justement là la connerie : les gens qui croupissent entre leurs quatre murs n'appartiennent pas à une race différente de la nôtre, mais ce sont des gens comme nous, qui un jour, pour une raison X ou Y, ont enfreint les règles (et encore, je parle pas des innocents qui poireautent là en préventive en attendant leurs procès). Mais c'est nous qui avons souhaité un état policier où on fait de la répression plutôt que de la prévention, après avoir voté des gouvernements qui nous promettent toutes les sécurités sauf la sécurité de l'emploi ! Et qui dit "état policier" dit "foutez-moi ça en prison et qu'on en entende plus parler !". Oh, on parle d'êtres humains, merde !
On a aboli la peine de mort car elle était vengeance, pas justice. Mais est-ce plus juste d'enfermer les criminels ? De les laisser "entre eux" ? La justice ne serait-elle pas de les aider à devenir meilleur, de leur faire prendre conscience de leur faute et de les aider à ne pas récidiver ? Faut croire que non : la justice, chez nous, c'est les accabler, les blâmer, les réduire au rang de sous-citoyens (ne les prive-t-on pas de leurs droits civiques une fois en cage ?), les écarter de cette société dont ils ne maîtrisaient pas tous les rouages, les confiner comme les poulets contaminés par la grippe aviaire... Qu'espère-t-on en les abandonnant sans promesse d'avenir, sans espoir entre des murs sales et humides, dans des cellules surpeuplées qui puent la pisse, où la propreté et le confort sont inversement proportionnels à la gravité de la faute (vole plusieurs milliards, tu atterriras au carré VIP ! la mobylette, c'est pas un bon plan) ? On espère peut-être leur "donner une leçon" ? Quelle leçon ? Comment remplacer une chatte par le trou de balle du petit nouveau ? Comment se suicider avec une fourchette en plastique ? Comment apprendre avec des professionnels à récidiver en sortant ? Comment oublier le sentiment de liberté ? Est-on sûr de vouloir leur donner une leçon ?
Ou alors préfère-t-on tout simplement écarter ceux qui nous rappellent que nous aussi, un jour, on peut franchir la ligne et se retrouver à leur place ? Hein ?... On me dira alors : "tu peux pas remplacer les prisons, qu'est-ce que tu veux faire d'eux ? ils sont dangereux !" Autant que toi et moi. Car ce sont des êtres humains. Même le mec qui viole et tue des fillettes (ce qui est universellement reconnu comme le pire des crimes...) est humain. Autant que toi et moi. Mais les parquer comme des bêtes, des monstres dans des prisons, ça permet de se rassurer, de se dire, que non, y a nous, les bons citoyens, et eux, les criminels, qui sont nés et mourront profondément mauvais. Eh oh ! on se réveille, on est plus au Moyen Age ! Les prisons n'ont d'autre but que de cacher à une société trouillarde composée de trouillards qu'on a tous des faiblesses qui font de nous nos propres ennemis !
On leur reproche d'avoir ôté à quelqu'un un bien ou la vie. Mais nous, on leur ôte la liberté. N'est-ce pas pire ? A ces hommes et à ces femmes qui portent déjà le lourd poids de la responsabilité, on leur enlève le bien le plus précieux de tous, la liberté. Comment voulez-vous qu'ils et elles se reconstruisent, deviennent "meilleurs" si on leur enlève dès le départ tout espoir ? Que faire d'autre dans ce cas ? A un enfant qui rate une multiplication, on ne lui rétorque pas qu'il est nul en le virant de l'école, on lui apprend à la réussir. Et à une personne qui rate sa vie, que lui fait-on aujourd'hui ? Que lui fait la sacro-sainte justice ? Ces gens ont besoin d'aide, de mains tendues, de nouvelles chances, de nouvelles promesses, de nouveaux espoirs. Car si quelqu'un a ôté la vie et qu'on lui ôte la sienne, ne change-t-on pas la peine de mort en peine de vie, et ne sommes-nous pas tombés allègrement dans la vengeance pure ?
WAAMOS !
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Article originellement posté le vendredi 03 mars 2006 à 20:40 sur le précédent blog d'ixios.