dimanche 18 novembre 2007

LA CITATION (2)


"Un gigot d’agneau et un enfant de six-sept ans. A point. Et ce sera tout, j’suis un peu ballonné."


- Sébastien Chabal

samedi 17 novembre 2007

"FOUTUS NEGRES !"


Bam !
L’Afrique hurle.
Bam !
Elle implore qu’on l’achève.
Bam !
Elle crie sa haine.
Bam !
Sa haine du mal qu’on lui a fait et qu’elle s’est fait à elle-même.
Bam !
"Arrosez-moi de sang, de merde, de pisse, de vomi et de sperme" lance-t-elle.
Bam !
A ce Dieu qui l’a tant aimée et tant châtiée.
Bam !
L’Afrique hurle.

Bam !

Et la salle applaudit. Certains se lèvent. C’est ce qu’on fait dans ce genre d’occasion. Mais l’esprit est ailleurs, ou plutôt, il est resté dedans. On applaudit par réflexe. On applaudit pour ne pas vomir, pour ne pas pleurer, pour ne pas crier. On applaudit la prestation, forcément, démente. Mais le spectacle n’est pas fini. Malheureusement. Il continue de tournoyer dans nos têtes. On est tous un peu ivres, chancelants. Quand les applaudissements cessent, les corps sortent en file indienne. Mais l’esprit est ailleurs. Il est resté dedans. La salle recrache les corps tels qu’elle les avaient ingérés. On ne peut pas en dire autant des esprits. Chamboulés, torturés, violés. Sûrement pas plus légers.

Les "Bam !", c’étaient les coups de mortiers frappés par Dorcy Rugumba. Dorcy Rugumba, c’est un rescapé du Rwanda, et l’auteur de la pièce. La pièce, c’est Bloody Niggers !. Bloody Niggers !, c’est au-delà des adjectifs qualitatifs, c’est juste essentiel.

Je n’en dis pas plus. C’est aux trois interprètes de Bloody Niggers ! de vous en parler.

WAAMOS !


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Quelques liens, ici et , et là aussi (le dossier de presse), pour en savoir plus. Si vous le pouvez, courez-y. S’il-vous-plaît.